L'escalier vers le premier étage

Le château était particulièrement lugubre en cette matinée d'octobre. Quelques courants d'air glacials parcouraient les couloirs vides et une sombre couverture nuageuse recouvrait le ciel. La plupart des élèves étaient rentrés chez eux pour les vacances de la Toussaint.
Mel revenait de la volière. Elle avait fait l'effort de donner quelques nouvelles à sa mère, ce qu'elle faisait rarement. Mais ce n'était pas dû à de la paresse ou quelque désintérêt. La jeune fille aimait beaucoup sa mère. Cependant, son rapport difficile avec tout ce qui se concernait l'affection et l'attachement pouvait la rendait froide et distante. Elle l'avait parfois blessée à cause de cela, elle le savait.
Mel avançait rapidement vers les hautes portes menant au grand hall. Elle était vêtue d'un slim noir légèrement abîmé et d'une veste denim délavée ouverte sur un pull gris, qu'elle resserra contre son cou pour se protéger d'une bourrasque particulièrement froide. Elle s'engouffra à l'intérieur. Quelques feuilles mortes gisant sur le sol de pierre craquèrent sous la semelle de ses Doc Martens. La jeune fille passa négligemment une main dans ses courts cheveux platine qui commençaient à repousser pour remettre en place quelques petites mèches balayées par le vent. Elle tenait toujours dans son autre main la dernière lettre de sa mère, qu'elle relut encore tout en traversant le hall. Lyra Austin était en tournée à l'autre bout de la Grande-Bretagne avec son orchestre. Autrement dit, elle serait absente les trois quarts de la période de congé. Inutile pour Mel de revenir dans son petit village du Kent et de rester seule sans avoir le droit de faire de la magie. Elle aurait pu traîner dans la ville voisine, mais elle s'en serait lassée au bout de quelques jours. Autant rester à Poudlard: il y avait peu de monde pour l'ennuyer et elle avait tout le temps qu'elle voulait pour se balader tranquillement dans ses recoins préférés.
Elle avait donc annoncé à sa mère qu'elle préférait demeurer le temps des vacances dans un environnement "propice au travail". Pas sûr qu'elle l'ait convaincue, mais bon. C'était surtout un prétexte pour éviter de rencontrer son nouveau compagnon, dont elle lui avait un peu parlé et qui, il semblerait, souhaitait la voir également. D'après quelques maigres descriptions, Mel imaginait un type assommant, avec des cheveux grisonnants et de petites lunettes rondes qui causait d'art contemporain d'un air snob. Elle ne devrait pas se laisser aller à de tels préjugés sur quelqu'un qu'elle n'avait jamais vu. Elle ne devrait pas se montrer aussi égoïste alors que sa mère essayait de refaire sa vie après... tout cela. Mais pour Mel, Judah Cox faisait figure d'intrus. Et puis, il avait un nom désagréable. Elle se sentait mal à l'aise car cela concernait la vie personnelle de sa mère, pas la sienne. Elle ne lui avait jamais vraiment parlé de ses rencontres précédentes; si elle le faisait là, c'était certainement sérieux. Mais ce type n'était pas son père, et il ne le serait jamais.
Mel froissa la lettre et l'écrasa entre son poing dans un geste de colère spontanée tout en grimpant prestement l'escalier de marbre menant aux étages supérieurs, sans rien voir de ce qui se dressait sur son chemin. Alors, inévitablement, elle percuta une forme humaine non identifiée assise sur les marches et manqua de se casser la figure. La jeune fille se rattrapa élégamment et reconnut une petite brune de son âge, élève de Gryffondor et amie de Gregory Donell. Gwendoline Lewinson.

-Déso', lance-t-elle mécaniquement.

Rattrapée aimablement par sa camarade, Mel s'empressa de se redresser sur une marche, plus agacée qu'embarrassée de la situation. Le rire espiègle de la jeune fille ne manqua pas de l'irriter légèrement dans son orgueil. Elle acquieça d'un signe de tête pour signifier qu'elle n'avait rien.

- On a frôlé la catastrophe, fit-t-elle remarquer en grimaçant.

Une terrible envie de s'enfuir pour se réfugier dans son dortoir la tiraillait. Mel avait horreur des petits incidents qui troublaient son "équilibre" général - et c'était vraiment le cas de le dire ici. Cela devait être dû à son perfectionnisme malsain, presque maladif.
Après une brève réflexion, elle songea que, de la même manière qu'elle venait de se redresser physiquement il y a quelques instants, il était possible de rétablir la situation en la dédramatisant. Tout individu normalement constitué - mentalement du moins - aurait rapidement oublié un accroc aussi insignifiant, alors que c'était le genre de détails qui hantaient l'esprit de Mel au même niveau que d'autres problèmes plus graves, même s'ils s'effaçaient tout de même plus rapidement que ces derniers. Bien que les escaliers soient déserts, et que seule une fille à qui elle accordait habituellement peu d'importance l'ait vue, rien à faire, il lui fallait corriger la situation immédiatement.
Gwendoline arborait un grand sourire qui la laissa sceptique. Elle souhaitait apparemment amorcer une discussion au vu de son expression et de son attitude avenante. Même si cela correspondait à son caractère, Mel songea qu'elle devait énormément s'ennuyer pour avoir l'idée de faire une chose pareille dans ces conditions.
La jeune fille décida de s'appuyer sur la réaction légère de sa camarade pour entamer la conversation, qui n'allait probablement pas durer plus de quelques minutes à son avis, du moins elle l'espérait.
La Serdaigle ne pensait pas apprécier beaucoup Gwendoline, avec son côté aigucheur et énervant - à ses yeux du moins. Il ne fallait pas le prendre personnellement puisque Mel n'aimait pas grand monde en général. Elle n'avait rien à perdre dans cet échange, sinon un peu de temps, mais elle le rattraperait plus tard. S'efforçant tant bien que mal de cacher son agacement, elle poursuivit avec un sourire ironique:

- De l'intelligence de lire son courrier dans les escaliers par Melinda Austin. À croire que j'oublie à quelle maison j'appartiens, parfois. Bref. Une autre âme vagabonde qui ne peut pas rentrer au pays, je présume ?

Gwendoline semblait sur le point de commencer un récit qui, à défaut d'être passionnant, aurait pu distraire sa camarade de Serdaigle. Cette dernière haussa un sourcil en inclinant légèrement la tête sur le côté pour manifester une forme d'attention qui s'évapora très vite lorsque la jeune fille se ravisa. Le visage de Mel reprit immédiatement son habituel aspect inexpressif. Si elle appréciait rarement entendre quelqu'un lui raconter sa vie - elle en avait fort heureusement peu l'occasion -, elle avait horreur d'être contrainte à le faire. Mais les contraintes, elle les rejetait. Lorsque Gwendoline lui demanda ce qui lui arrivait, avec l'intonation propre aux personnes qui se souciaient spontanément des autres, Mel se contenta de hausser les épaules.

- Non, rien, euh... Une simple histoire de famille, disons.

* Si on peut encore appeler ça une famille...*

S'asseyant à côté de sa camarade, elle acheva de chiffonner la lettre et, avec un air distrait, la fit tourner un instant sur elle-même dans les airs d'un mouvement de baguette avant de la consumer par magie.

- Enfin, "simple" n'est pas le mot, ajouta-t-elle avec un sourire sombre. Compliqué, oui. Et pénible.

De petites flammes rongèrent peu à peu le parchemin qui se recroquevillait comme une fleur fanée et laissait échapper des étincelles rougeâtres venant mourir sur les marches de pierre. Bientôt, il ne resta de la lettre qu'un triste cadavre noirci.

- Tu n'avais donc pas envie de rentrer, toi non plus ? reprit-elle à l'attention de Gwendoline.

La réponse de la jeune fille arracha à Mel un froncement de sourcils. Comme si elle allait gober tout cela... Son attitude peu naturelle la trahissait. Elle avait quelque chose à cacher, mais impossible de déduire de quoi il s'agissait sans plus d'éléments. Et elle n'aimait pas être prise pour une idiote.

- Si tu tenais tant à voir ta mère, ça ne coûtait rien d'envoyer un petit mot, non ? répondit-elle, perplexe. Histoire de rappeler que tu es toujours vivante, au moins.

Mel n'était pas la mieux placée pour faire une telle remarque, elle qui n'envoyait pas plus de trois lettres par mois à sa propre mère. Il ne s'agissait pas d'un dégoût d'écrire, toutefois. C'était encore une autre histoire.

- Sérieusement, ajouta-t-elle d'un ton railleur, tu as peur des parchemins ? Ou des plumes ?

La jeune Serdaigle ne se rendait même pas compte de son cruel manque d'empathie. Elle ne souhaitait pas se montrer particulièrement méchante, mais ne se doutait pas qu'elle venait d'approcher un point sensible de sa camarade et qu'elle risquait de l'offenser.

Les yeux bruns de Gwendoline s'enflammèrent et son visage poupin se durcit brusquement. Comme souvent, Mel avait visé juste - quoique le terme n'était certainement pas approprié pour ce genre de situations. Elle venait encore une fois de blesser une personne. Si la jeune fille s'amusait régulièrement des réactions qu'elle provoquait, calculait et finissait par prédire, elle n'était cependant pas une déséquilibrée se satisfaisant de la colère et la souffrance des autres. Son orgueil, une fois repu, fut assagi par la réplique piquante de sa camarade.

- Hmm... Non, bien vu ! répondit-elle avec un grand sourire ironique. Mais je progresse - j'ai doublé le rythme de mes correspondances en l'espace de deux mois. Ça relève du prodige, crois-moi.

Reprenant une expression sérieuse, elle poursuivit très rapidement avec un ton légèrement assombri. On ne pouvait pas tout à fait dire qu'elle ressentait de la culpabilité mais la colère contenue de Gwendoline l'avait toutefois rappelée à l'ordre.

- Ma correspondance. Singulier. Bref, pour en revenir à ce que tu dis, oui, ça arrive. Mais tu as immédiatement et catégoriquement parlé d'une impossibilité à envoyer une lettre. C'est à distinguer du simple oubli. Tu ne me feras pas croire qu'un simple manque de temps et de volonté en constitue la cause unique. Cependant, ça ne me regarde pas, et je n'aurais pas la prétention et l'inconvenance de te la demander - ou pire, de la deviner.

Ses derniers mots sonnaient presque comme des excuses, ou du moins, montraient une attitude plus retenue par rapport à ce qu'elle avait osé dire quelques instants plus tôt. La moindre des choses serait désormais de garder le silence, sinon de partir, mais Gwendoline allait probablement exiger cette dernière option d'une seconde à l'autre.

A contrecœur, Gwendoline lâcha des excuses dans un soupir maussade. Mel esquissa un sourire. Elle avait toujours une malheureuse tendance à pousser ses interlocuteurs au pire. Comme pour lui renvoyer la balle, sa camarade souleva à son tour un détail précis dans ses propos, amenant Mel dans une situation délicate sans le savoir.
Il lui fallait bien se dévoiler un peu, sans quoi la conversation finirait par stagner. Mais comment évoquer la mort de son père sans plomber l'atmosphère déjà bien lugubre ? Première possibilité, esquiver la question par un mensonge. Mel balaya immédiatement cette idée peu honnête. Deuxième possibilité, atténuer cette révélation sinistre par l'insinuation. Et la dernière, la plus directe, sa favorite: parler franchement et enchaîner sans laisser le temps à Gwendoline d'être perturbée.

- En effet, ayant perdu mon père, je n'écris plus qu'à ma mère. Et je ne vais sûrement pas tarder à me fâcher avec mon futur beau-père, ajouta-t-elle avec un air narquois pour alléger ses propos et masquer son amertume.

Mel ne tarda pas à dévier la conversation vers sa camarade. La Gryffondor avait mentionné l'activité de botaniste de sa mère, mais il était difficile de savoir si elle exerçait son métier dans un cadre moldu ou en tant que sorcière. Autant partir là-dessus, c'était plus sûr.

- Est-ce que tes parents sont issus du monde moldu ? C'est par pure curiosité que je te demande ça, poursuivit-elle prudemment, on rencontre peu d'élèves à Poudlard ayant vécu dans une famille de sorciers et c'est toujours intéressant de comparer les expériences.

Toute tension semblait s'être rapidement évaporée, et Gwendoline avait retrouvé sa cordialité ainsi que son sourire. En l'écoutant, Mel ne put s'empêcher de penser à Gregory et à sa mère historienne. Les parents de Gwendoline exerçaient tous deux une profession reconnue et appartenaient vraisemblablement à un milieu aisé. Elle ne se sentait pas plus impressionnée que cela. Néanmoins, elle était intéressée. De plus, la jeune fille avait également une expérience du monde moldu. Mel eut un petit rire lorsqu'elle évoqua brièvement sa scolarité.

- Ah, l'école moldue... Que de bons souvenirs, hein ?

Puis, Gwendoline lui retourna sa question initiale.

- Non, tu n'as pas à être désolée. Mon père était moldu, professeur d'anglais. Un homme génial. Et je ne dis pas ça uniquement parce qu'il s'agissait de mon père...

Sa voix était posée, neutre, ne laissant transparaître aucune forme de sentimentalisme. Mais elle ressentait ce tiraillement, ce parasite invisible pesant au fond de ses entrailles et qui la tourmentait dès que ses pensées dérivaient vers ce sujet. Et en même temps venait un sentiment de honte, une impression désagréable d'être fragile, de ne pas avoir le courage de surmonter sa perte, de rester vainement dépendante de son souvenir.
La mère de Mel était une femme brillante, sensible et forte, mais elle ne possédait pas excentricité, cette passion, cette étincelle de folie que sa fille avait hérité de Frank Austin. Tous deux étaient câblés sur la même longueur d'onde. Ainsi, pire que de perdre son père (si c'était encore possible), Mel avait été arrachée de la seule personne qui lui ressemblait pleinement. Depuis, elle vivait constamment avec la sensation de ne pas être née sur la bonne planète.

- Ma mère est également moldue, poursuivit la Serdaigle. Elle fait partie d'un orchestre en tant que clarinette solo et enseigne également  en conservatoire.

Après un court instant de réflexion, elle préféra s'écarter du sujet qu'elle jugeait trop personnel.

- En tout cas, tu n'as pas l'air paumée avec la culture moldue, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. J'ai dû t'apercevoir sur tes roller à plusieurs reprises. Tu dois bien t'entendre avec Alice Gryffin, il me semble qu'elle est assez branchée là-dessus, elle aussi.

Mel fut enchantée d'entendre sa camarade parler de Walkman et de cinéma. Personne ne parlait de cinéma à Poudlard, où l'on se contentait de tableaux et de photographies en mouvement. Il s'agissait d'un art typiquement moldu. Quant à la musique, mis à part les émissions que l'on pouvait écouter à la R.I.T.M., il était impossible de profiter des œuvres moldues dans l'enceinte du château.

- Mais non, c'est archi cool le Walkman ! Un peu désuet, c'est vrai, bien qu'il soit redevenu à la mode il y a une dizaine d'années quand les Moldus étaient dans leur tendance "rétro"... En tout cas, c'est bien dommage que ce genre d'appareils ne fonctionne pas ici. Ça me manque de ne pas pouvoir écouter du bon rock de temps en temps...

La jeune fille ne fut pas surprise d'entendre Gwendoline confirmer son amitié avec Alice.

- Je m'en doutais. Elle est hyper sympa, cette fille.

En revanche, sa question suivante la laissa à la fois confuse et amusée. Il était vrai qu'à force de l'entendre jongler entre le premier et le second degré sans prévenir, on pouvait rapidement s'y perdre et finir par douter de la sincérité de ses propos.

- J'étais parfaitement sérieuse, ce sont les plus beaux souvenirs de ma vie, dit-elle avec un sourire innocent.

Puis elle poursuivit, cette fois-ci avec un air grave.

- Bien sûr que je plaisantais. C'était d'un ennui... Les cours, les profs, et les gamins surtout. Ça devient un peu plus drôle une fois que tes pouvoirs magiques commencent à se manifester. Comment ça s'est passé pour toi ?

L'avantage avec une personne comme Gwendoline, c'était la facilité à retomber dans une ambiance chaleureuse, pour peu que l'on fasse un petit effort afin de ne pas laisser la conversation tourner à la catastrophe.

- Tu aimes le rock ? Et tu connais Alice ? Ça me surprends de voir qu'on a des points en commun. Comme quoi on y gagne toujours à connaitre quelqu'un. Si tu ne m'étais pas tombée dessus je continuerais à croire que t'es juste une intello chian... Enfin, je suis contente de discuter avec toi du coup.

* C'était direct... *

- Moi aussi, écoute.

Elle n'était pas tout à fait sûre d'être honnête, mais elle ne trouvait pas non plus leur conversation trop ennuyeuse ou désagréable, donc on ne pouvait pas vraiment considérer sa réponse comme un mensonge.

- Tu arrives à être à la fois offensante et flatteuse en moins de trois secondes, ajouta-t-elle en hochant la tête. Respect.

Sa camarade s'étendit un instant sur son expérience scolaire en milieu hostile – chez les enfants moldus – avant de livrer une anecdote sur ses pouvoirs qui parvint à faire sourire légèrement Mel.

- Bah, pareil, dit-elle lorsque Gwendoline lui retourna la question. Je suis bizarre de base, donc rajoute à ça des pouvoirs magiques et on obtient cinq ans de martyr.

Elle ponctua sa déclaration par l'un de ses habituels sourires glacials et ironiques.

- Je n'ai pas fait de charmante expérience de lévitation comme toi. Mais je me souviens d'une fois, à l'école, où un élève d'une intelligence supérieure a eu l'envie spontanée de balancer ses bouquins du haut de la cage d'escaliers. Etant là au mauvais endroit au mauvais moment, j'en ai reçu plusieurs d'un coup sur la tronche, mais au lieu de me heurter méchamment le crâne, ils ont rebondi avec la légèreté d'un ballon de baudruche et je n'ai presque rien senti.

Mel n'avait pas envie de se remémorer davantage cette période. Les souvenirs de ses premiers pouvoirs étaient amusants, mais c'était bien les seuls.

- Il faudrait trouver un moyen de repérer plus rapidement les jeunes sorciers et proposer à ceux vivant en milieu moldu de rejoindre des structures plus adaptées, poursuivit-elle. Les sorciers vivant parmi les moldus sont plus nombreux qu'on le croit, surtout à notre époque. Ça devrait pouvoir se faire. Et ça éviterait pas mal de traumatismes, accessoirement.

HRP:

Mel s'amusa de voir qu'elle et sa camarade étaient en train de partir dans une discussion sérieuse sur des questions sociales et éducatives, mais Gwendoline y coupa court en voyant l'heure.

- Eh ! Quand on dit que le temps passe plus vite quand on discute, c'est vrai.

La Serdaigle jeta à son tour un oeil à sa montre. Il était temps d'aller manger.

- C'était sympa de parler avec toi, j'espère qu'on recommencera à l'occasion.

Sur ce, Gwendoline descendit les dernières marches de l'escalier et se dirigea vers la Grande Salle après l'avoir saluée une dernière fois.

- Yep, à une prochaine fois, répondit simplement Mel.

Elle, en revanche, n'avait absolument pas faim. Piétinant négligemment les cendres de sa lettre qui gisaient toujours sur le marbre, la jeune fille remonta en direction de la salle commune de Serdaigle, reprenant ses ruminations. Au moins, discuter avec Gwendoline l'avait un peu distraite de ses pensées amères.