Bureau

1er novembre 2025 vers 16h00, rencontre suite au retour de hibou d'Emily Atkins du 26 octobre 2025

Il va être bientôt 16h, Dashon s’étire sur son fauteuil de cuir marron, il a fait l’effort de bien s’habiller, alors que la tentation de rester en pyjama en pilou-pilou s’était fait ressentir le matin même. Gros contraste pour lui qui est toujours habillé sur son trente-et-un. Il lui faudrait bientôt reprendre les cours dans quelques jours, il se doit de faire des efforts. Il sort tout juste d’une longue maladie et espère simplement que cette fatigue résiduelle s’en ira bientôt pour reprendre les cours en pleine forme. Il a du travail en perspective, il doit rattraper deux mois de cours et il va falloir faire ça vite. C’est pourquoi il a décidé de s’attaquer directement au sujet des animagi, ce qui normalement est nettement plus loin dans son programme. Pourquoi ? Parce que c’est terriblement d’actualité voyons !

Il a donc demandé à la bibliothécaire de lui apporter quelques ouvrages sur le sujet, il l’attend d’ailleurs d’une minute à l’autre, s’il se fie à l’heure de sa montre à gousset posée sur le coin de son bureau de bois massif. Il veut être le plus précis possible pour son cours, le manuel ne traitant que partiellement du sujet, ça ne lui convient pas.

excuses:

La veille Temperance avait été ravie d'entendre la réponse positive du directeur quant à sa demande d'emménager au château au plus vite, et n'avait pas perdu de temps pour rassembler ses bagages dès qu'elle était rentré au manoir. En cet instant elle l'était d'autant plus qu'elle avait passé une agréable après midi en compagnie du directeur, à faire le tour de l'école pour se rafraîchir la mémoire sur l'emplacement des différentes salles. Nombres de souvenirs étaient aussi remontés à la surface, mais elle n'en avait pas souffert au contraire, arborant depuis ces dernières heures un sourire doux emplit de nostalgie. Maintenant il lui semblait qu'ils avaient fait le tour de ce qu'elle devait revoir ici et elle observait les lieux qui étaient à présent siens. Il s'agissait de son bureau, là où elle travaillerait ses cours et où elle corrigerait les devoirs qu'elle donnerait bientôt à faire à ses élèves. Tout en se l'imaginant, elle caressa le bois du meuble du bout des doigts avec un léger sourire en coin de satisfaction avant de se tourner vers l'homme en fourure :

- Et bien, il me semble que nous ayons tout vu. A moins que vous ayez autre chose chose à me faire voir ? Il est étrange de constater que rien n'a changé dans cette école.. Dit-elle en regardant autour d'elle avant de revenir sur le directeur. Du moins depuis la fin de la Grande Guerre et les quelques modifications apportées durant la reconstruction.

Oui il était étrange aux yeux de Temperance de se souvenir comme si c'était hier avoir été une jeune élève de cette école et dans le même temps se dire qu'aujourd'hui elle allait y enseigner.

La jeune femme est arrivée à l'heure prévue dans la ponctualité la plus totale. Pour Leodagan, la ponctualité est synonyme d'organisation et de stabilité, synonyme de quelqu'un de droit et responsable, tout ce qu'il aime avoir dans son personnel. Ils ont donc refait un tour du propriétaire, parlant des rénovations qui ont eu lieu après la bataille, les innovations aussi. Le château a changé mais l'atmosphère y est toujours la même, à la fois froide et chaleureuse.

- Non je n'ai rien à vous présenter de plus, à par vos appartements derrière la porte que vous pourrez agencer comme bon vous semble. J'espère que vous vous y sentirez bien. Avez-vous la moindre question à laquelle je puisse répondre?

Il sourit légèrement, ce qui est plutôt rare chez lui. Il ne veut pas partir comme un voleur, ni se faire inviter comme certains sans-gênes. Alors il attend. Peut-être voudra-t-elle des explications sur quelque chose, ou visiter quelque chose en particulier, ou bien être seule, qui est-il pour insister?

Monsieur McCormack esquissa un sourire et surprit Temperance qui devinait, en seulement deux tête à tête, qu'il ne devait être le genre d'homme à le faire souvent. Elle fut donc flattée que ce qu'elle soupçonnait être une rareté lui soit adressé. Réfléchissant à de probables interrogations, elle fit de nouveau dériver son regard clair autour d'elle et en trouva effectivement après quelques minutes de silence. Elle se permit ensuite de se poser délicatement contre le bureau, croisant les chevilles et appuyant ses paumes sur le meuble, pour répondre sérieusement.

- Je me sentirais aussi bien que faire ce peux. Commença-t-elle en ayant une pensée furtive pour son défunt mari tout en jouant machinalement avec son alliance avant de poser ses questions. Concernant les cours dispensés aux élèves, y a t-il des sujets en particulier dont vous désirez que j'aborde ? Ou me laisserez vous là aussi faire comme bon me semble ? Je juge les programmes scolaires imposés tellement ennuyeux et souvent mal adaptés que je préfère gérer moi-même les leçons que j'enseigne en général. Mais si ce n'est pas à votre goût, je me soumettrais à votre politique.

Jusque là, la sorcière s'était particulièrement bien entendu avec le directeur, sa ponctualité et son comportement aussi respectueux que lui l'ayant aidé. Mais pour ce point là Temperance doutait que monsieur McCormack soit de son avis et voit d'un bon oeil la tendance de la brune à vouloir garder sa liberté d'enseignement dans sa propre classe. Quoique serait sa réponse, la jeune femme ne comptait pas se mettre cette personne importante à dos et se plierait à sa volonté quelle que serait sa décision. Après tout il était son employeur et celui qui avait été élu pour diriger cette école, elle ne se permettrait pas d'aller contre les directives d'un tel homme.

La nouvelle professeure semble apprécier les lieux et la compagnie du directeur aussi froid et droit soit-il. Après un échange assez court mais dont chaque parole aura été parfaitement calculé, elle s'assure de comprendre quelles sont les prérogatives du directeur afin de s'adapter au mieux aux demandes du chateau. La question est plus que pertinente selon l'homme, doit-on se lancer dans un système éducatif classique et potentiellement ennuyeux et voué à l'échec, ou doit-on tenter la nouveauté afin de proposer quelque chose de plus intéressant au risque de saper quelques détails possiblement important du programme. La question reste en suspend et le brun fait demi-tour, observant les détails de la pièce dans le plus grand des silences avant de revenir vers son interlocutrice.

- J'ai une fâcheuse tendance à aimer la droiture, le chemin le plus normal, et surtout officiel, cependant ... Si vous possédez une approche différente et plus intéressante, qui pourrait peut-être sauver quelques âmes perdues d'élèves en dérive, cela sans omettre la moindre parcelle du programme de base, je ne peux aller contre cette idée innovante. Tant que les bases sont présentes, vous avez ma bénédiction Miss Connelly, cela me parait une initiative prometteuse! Avez-vous besoin de quoi que ce soit avant que je ne prenne congé? Sachez qu'une réception est donnée à Pré-au-lard le 31, tous les membres du château et du village, et qui le souhaite sont conviés, peut-être nous y verrons-nous?

Comme Temperance l'avait pressentie, sa question n'était pas à prendre à la légère, tout comme l'était la réponse que le directeur lui donna. Il s'agissait là d'un sujet on ne peut plus sérieux et monsieur McCormack sembla prendre le temps de la réflexion avant de donner son opinion. Et la brune n'en fut pas déçu, tout au contraire, en entendant que malgré son "goût pour la droiture et l'officiel" il n'était pas contre les idées neuves. A ces mots les lèvres de la jeune femme s'étirèrent en un petit sourire ravi et entendu avant qu'il ne se transforme en quelque chose de plus amusé. En effet elle trouvait sa dernière phrase comique dans le sens où elle savait depuis le début du mois qu'un tel évènement se préparait et il était certain qu'il se reverraient à cette fête. S'étant inscrite au tirage au sort pour jouer les pères noël secrets, elle avait reçu quelques jours avant une missive qui lui avait indiqué le nom du fameux directeur de Poudlard. Elle répondit alors sur un ton qui se voulait énigmatique :

- Je comptais m'y rendre oui, en souvenir du passé. Et je pense être certaine de vous y croiser.

Retrouvant un air et un ton plus sérieux, elle ajouta en joignant ses mains dans son dos :

- De plus, en temps que nouvelle recrue du corps enseignant, je me ferais un devoirs de vous aider à surveiller tout ce petit monde.

Temperance termina cet entretien en jetant un œil intéressé à la pièce où ils se trouvaient avant de le posé de nouveau sur le quinquagénaire.

- Merci de m'avoir accordé encore de votre temps aujourd'hui, monsieur McCormack. Je pense n'avoir besoin de rien pour le moment, je ne vous retiens donc pas plus longtemps. Vous devez avoir beaucoup à faire avec cette soirée et de mon coté la journée n'est pas terminée, je dois m'installé.

L'idée de vider ses cartons en cette fin de journée, qui avait été déjà bien chargée, n'enchantait pas la brune. Mais elle n'avait que peu d'affaires à disposer dans ses nouveaux quartiers et cela serait déraisonnable de laisser cette tâche à plus tard. D'autant plus que remettre les choses au lendemain était une chose que Temperance détestait faire. C'était avec cela en tête que la sorcière rejoignit la sortie en attendant poliment le directeur sur le pas de la porte.