La gargouille du bureau du directeur

Gregory ignorait s'il admirait ou s'il déplorait la naïveté d'Edelweiss. Il aimait cette hargne, cette détermination avec laquelle elle se fixait unobjectif à atteindre à tout prix. C'était courageux. Ou peut-être totalement inconscient dans ce cas là. Devenir un Animagus ce n'était seulement risquer d'entendre des moqueries. C'était surtout risquer de se faire rejeter par la société ou pire... risquer la mort. La haine était quelque chose qu'on ne pouvait tempérer avec les mots et Gregory savait à quel points les sorciers responsables des horreurs faites aux hybrides était sans limite. Mais au lieu de briser le rêve d'Edelweiss en lui balança le fond de sa pensée qui n'était autre qu'un sentiment affectif envers son amie, il hocha la tête comme pour l'encourager et aller dans son sens. Intérieurement, il souhaitait se porter garant pour être en quelque sorte son protecteur, tant qu'il le pourrait en tout cas.

Le sourire qu'elle lui lança par la suite le toucha. Quant à ce qu'elle lui avoua, il ne su pas comment le prendre... C'était d'abord agréable de l'entendre dire ce genre de chose à son égare et encore une fois un peu naïf. Si elle croyait vraiment qu'il était insouciant du fait qu'il ait une idée de son avenir, elle se trompait. Il baissa la tête sur ses chaussures alors que leurs pas se ralentissaient.

- Ce n'est pas aussi simple Edel, dit-il cruement. Le fait d'avoir une idée précise de ce que je veux faire ne fait pas de moi quelqu'un de bienheureux et insousciant, au contraire. J'ai l'impression d'être en avance sur mon âge, d'avoir toujours été en avance sur mon âge.

Il releva la tête comme si ce qu'il venait de dire éclairait un point qu'il n'avait jamais vraiment touché du doigt. C'était cela, Gregory s'était très jeune préoccupé des histoires du monde actif, du monde des adultes.

- Parfois je me demande si j'ai assez profité de mon adolescence. Et comment je pourrais dire que oui ? l'amertume dans sa voix ne s'adressait pas vraiment à Edel qui n'y était pour rien. Il suffit de savoir que je n'ai jamais eu de petite amie pour se rendre compte que j'ai loupé quelques étapes.

Maintenant qu'il avait abordé un sujet aussi personnel, il espérait qu'il était l'heure de regagner son dortoir. La compagnie d'Edelweiss était toujours un réconfort mais en cette instant il avait comme le besoin d'être seul...

A la vue du regard compatissant et compréhensif d'Edelweiss, Gregory se senti coupable d'avoir déversé sa petite colère devant elle. Il se sentait même ridicule d'avoir cédé à ses émotions en parlant sans filtre. Mais voilà avec son amie il se confiant facilement. C'était sûrement la seule personne dans ce château qui l'écoutait d'une oreille aussi attentive. Il reçu alors son étreinte amicale avec beaucoup de satisfaction, même si ce fut court. Il lui lâcha un petit sourire et hôcha la tête pour confirmer qu'elle avait bien raison. Il se faisait tard, la fatigue s'accumulait et les couloirs commençaient à l'ennuyer. Il regarda la rousse s'éloigner en restant sur sa position un petit instant. Sa voix s'éleva une dernière fois et il reçu la phrase d'Edelweiss avec contentement.

- Merci, murmura-t-il. Bonne nuit Edel

Sur ce, il se retourna et parcoura la fin du couloir pour regagner les escaliers. Il devait rejoindre la Tour de Gryffondor où se trouvait sa Salle COmmune. Il n'était pas certain d'y arriver sans piquer du nez avant.