Derrière un arbre

HRPG:

Le gamin qui se trouvait au milieu d'une forêt, complètement paumé, avait commencé à chanter à partir du moment où il s'était assis. Là. Au milieu du sol humide. Pourquoi chantait-il ?Ses démons se sentaient toujours bercés par le doux son de sa voix. Alors il chanta. Longtemps. Les pieds nus dans la terre mouillée, il laissait celle ci salir sa peau et son jogging. Son tee-shirt blanc était maintenant parsemé de quelques tâches brunes, dont il ne se souciait guère. A plusieurs reprises, il avait laissé son corps s'affaler comme une masse sur le sol, il avait laissé ses cheveux tremper dans l'herbe, et il était sale, mais continuait d'étendre ses bras, de tout leur long, des deux côtés. Parfois, Kalis Antoy redevenait comme un gamin insouciant, et qui ne se souciait de rien, et qui, par ses yeux qui brillaient, semblait redécouvrir le monde.

Il s'était couché tôt ce soir là, pourtant, espérant pour une fois s'endormir avant que la nuit ne tombe. Et il avait dormi, oui. Mais par intermittence. Il ne dormait pas complètement. Son cerveau s'était noyé dans les limbes de son esprit, et il se sentait avoir sombré dans le sommeil, sans pour autant l'avoir trouvé. Il lui avait semblé avoir gardé les yeux fermés pendant une éternité, mais une simple heure était simplement passé. En se réveillant, son cerveau avait été lourd, et il était encore plus épuisé et sonné que quand il avait tenté une nuit plus correcte que les autres. Son premier réflexe, tandis que ses démons se battaient dans sa tête, avait été de venir ici, parce que la vérité.. c'est que nul autre endroit ne pouvait mieux les calmer.

Alors il avait chanté.. jusqu'à que subitement, comme un animal venant d'être troublé par les pas d'une proie, il avait entendu du mouvement plus loin derrière. Au début, le jeune homme était resté immobile, les deux mains à plat dans la boue. Jusqu'à ce qu'il se sente plus fortement la présence d'un humain dans son dos. En se relevant, il s'approcha tout simplement de la jeune fille, et s'appuya à un arbre à quelques mètres, les bras croisés. Soudain, il sembla avoir retrouvé toute sa lucidité.

- Il fait bon, n'est ce pas ?

C'est tout ce qu'il trouva à dire. Un sourire était né à la commissure de ses lèvres et il dévisageait la rousse d'un regard intense, et en même temps très amusé.

Quand on affronte le froid, même en pleine chaleur, on finit par l'accepter. Kalis restait humain, et comme tout humain, il ressentait les choses. Mais le jeune homme savait parfaitement que la meilleure façon d'avancer était d'accepter chaque chose. Et c'est ce qu'il faisait. Il acceptait le froid, ou alors il était tout simplement bien trop habitué.Il haussa les sourcils et secoua lentement et négativement la tête.

- Si, j'ai froid. Mais j'ai l'habitude.

Couvert de terre et trempé, il vint s'asseoir juste en face d'elle, se souciant nullement de ce qu'elle pouvait bien penser quant à son attitude ou même son état. Il savait pertinemment qu'il ne ressemblait à présent plus à rien d'autre qu'un gosse insignifiant qui semblait découvrir pour la première fois les colères de la nature, et qui ne savait absolument pas comment réagir face à elle. Le garçon se mit alors à observer Kathleen de la même façon qu'elle ne le faisait avec lui. Cette manie, toujours si voyante, de l'observer comme s'il n'était rien d'autre qu'une bête de foire, ou simplement un objet si précieux que tout le monde essayait de le dévorer du regard.

- Et toi, que fais-tu toute seule ici ? Ne devrais-tu pas être en train de dîner ou de te préparer à dormir ?

Il haussa un sourcil, ironique. Non en fait, il s'en fichait. Il voulait juste faire la conversation avec cette demoiselle qu'il trouvait finalement assez charmante.

La chasse ? Quel mot pourrait mieux qualifier les désirs voraces d'une jeune fille cherchant le bon pour satisfaire ses envies? La double signification du mot ne passa pas inaperçu aux yeux de Kalis, qui, évidemment, sourit en coin et ricana tout bas. Il roula des yeux, très amusé, jusqu'à, ce que sans le savoir, la jeune Kath vint effleurer un point sensible. Le point sensible. Celui ci étant bien évidemment, bien plus éloquent quand c'était la gente masculine qui venait le titiller. Oui, Kalis Antoy préférait les mecs, si étonnant que cela puisse paraître. La jeune rousse était cependant tombé au moment.. propice, si le mot convenait.

Cela faisait assez de temps que le jeune homme ne s'était pas laissé aller à ses "envies". Envies si subjectives car en réalité, il ne se posait jamais trop de questions. Mais la rousse était là, et venait gentiment effleurer de ses lèvres si douces l'oreille du jeune homme, qui était sa zone érogène. Il crispa doucement la mâchoire en jouant d'une main avec l'herbe humide comme pour tenter de se distraire. Voulait elle seulement ce à quoi il pensait ? Peut être...


- Kathleen.

Après tout, ils étaient dans une forêt, seuls. Personne ne viendrait les emmerder...
Il plissa doucement les yeux en inspirant un grand coup. Qui avait dit que Kalis ressemblait à une brindille que l'on pourrait casser en deux ? Il avait un corps bien bâti, il était musclé et avait travaillé dur pour cela. Mais ce qui faisait tout son charme, et ce qui les emprisonnait tous, c'était ses yeux. Ils étaient d'un bleu si clairs que lui même pouvait parfois en être étonné.

- Tu es sûre de ce que tu veux ?

Il la fixa droit dans les yeux, en saisissant son poignet fermement. Lui se fichait bien des conséquences, s'il y en aurait, ou même de ce qu'elle pourrait dire.

Le "certaine", qu'il attendait. Il pouffa de rire, juste légèrement, en secouant la tête de gauche à droite. Elle avait un de ses crans. Les élèves de Poudlard, quand ils sortaient un peu de la masse, pouvaient être si étonnants. Il était évident que Kalis, bien que finalement n'apparaissant comme tous les autres, comme un mouton qui voulait se sortir du lot, pour faire bonne figure, ou simplement, montrer aux autres qu'il se sentait totalement à l'opposé d'eux, était indéniablement unique en lui même. Unique, pas parce qu'il pouvait prétendre, avec une moue feignant la prétention, qu'il était différent, mais bien parce qu'il en était persuadé.

Ses lèvres furent entraînées par celles de la jeune fille, et tel un lion prit dans un piège, ou simplement voulant y rester, il prolongea le baiser, en inspirant, comme pour se signifier à lui même que ça faisait bien longtemps qu'il n'avait pas goûté aux lèvres d'une fille, d'un homme, de quelqu'un en général. La main de Kathleen eut cependant un certain don à l'agacer, mais juste un peu. Le fait de le toucher, ou juste de s'être permis de le faire, lui rappelait qu'il était de ceux, qui, parfois, ne voulait point être l'agneau du loup, mais bien le contraire. Alors d'un geste brusque, mais très ferme, il ôta cette main baladeuse et ses lèvres quittèrent celle de la jeune élève pour venir explorer son cou. Avide, elles atteignirent chaque parcelle qu'elles pouvaient conquérir, y laissant des baisers voraces, avant que son autre main, qui ne tenait pas celle de Kath, s'autorisa à glisser doucement le long de sa poitrine.

Le jeune homme marquait là son signal : il ne la laisserait pas prendre le dessus, qu'importe serai sa position. Il maintenant un contrôle qu'il avait toujours gardé, et qu'il n'était décidément pas prêt de lâcher, bien qu'elle eut pris elle même la décision de les entraîner à deux dans ce plan de dernière minute. Aussi, ses lèvres finirent par se détacher de cette peau si douce et il redressa le menton, comme un jeune loup fier, comme un jeune roi prétentieux, baissant ses yeux dans les siens.

- J'ai toujours voulu faire l'amour dans la terre, pas toi ?

Un sourire amusé suivit ses paroles, et naquit au coin de sa lèvre. Il se sentait sale d'avoir traîné des minutes durants sur l'herbe humide, mais laisser leur deux corps se prêter l'un à l'autre en plein milieu d'une forêt lui procurait une certaine liberté qu'il était prêt à accueillir.

Kalis ne se posa pas une seule fois la question si ce que disait Kath  était vrai ou pas. Quand bien même si c'était le cas, qu'est ce qu'il en aurait à faire ?  Cette manie d'utiliser la magie pour toutes choses était prenante, mais Kalis ne s'en servait que pour intérêt. Alors quand il aperçut les deux cuisses nues de la jeune fille, qui s'était volontairement mis en petite jupe sans nul doute pour l'attirer dans un sale piège, il roula des yeux, amusé. Il n'en était pas indifférent non, mais il faut savoir que Kalis s'intéresse au coeur, bien plus qu'à la facade. Il était moins intéressé par cette démonstration aiguiseuse qu'elle ne pourrait le croire, ce qui faisait un mauvais point pour elle.

Le "qu'est ce que tu attends" fut comme un signal, et il la poussa doucement, dos contre la terre humide en s'asseyant à califourchon sur son bas ventre. Le jeune homme prit soin de ne pas lui faire de mal. D'un geste rapide de la baguette, il ôta les derniers vêtements qui lui restait, restant en caleçon et ses mains vinrent glisser le long de ses bras tandis qu'ils engagea le premier baiser langoureux. Ses doigts frôlaient sa peau en la touchant à peine, comme la pointe d'une plume qui viendrait la titiller. Quelques instants plus tard, comme voulant cesser le suspense de leur rencontre, il se débarrassa du dernier bout de tissu qui lui restait et ce fut là qu'il fit de même pour la jeune fille.

Leurs deux corps nus semblaient comme perdu au milieu de la terre dans laquelle ils se rencontraient, le vent les accompagnait et dans le ciel, les nuages faisaient leur passage, les plongeant tantôt dans l'ombre, tantôt au sein d'une douce Lumière agréable. Il la prit alors, comme il le faisait si bien, comme en fusion avec la nature qui se déchaînait autour d'eux au rythme de leurs ébats. Ils n'étaient rien d'autre que deux jeunes se laissant aller à leur envie, sans personne autour pour les interrompre, et Kalis, au travers de ses mouvements profonds et expérimentés, y trouva un certain plaisir, une certaine liberté qui lui était interdite mais à laquelle il goûta avec plaisir.